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Description
Alors que politologues et experts considéraient les régimes tunisien et égyptien, dans la deuxième moitié des années 2000, comme des ilots de stabilité dans le monde arabe, et dans le cas égyptien plus spécifiquement, comme l’exemple même d’un régime autoritaire « modéré » qui ne risquait pas de connaitre des bouleversements notables dans le futur proche, les deux pays ont été le théâtre, au début de l’année 2011, de « situations révolutionnaires » qui poussèrent leurs présidents à quitter le pouvoir. Comment expliquer ce paradoxe ? Les approches classiques de l’autoritarisme mettent l’accent sur la dépolitisation, la démobilisation et l’apathie de la population comme facteurs explicatifs de l’absence de changement politique. Elles soulignent aussi la faiblesse des oppositions et leur incapacité à initier ce changement. Pourtant, à y regarder de plus près, l’Égypte a connu des mobilisations contestataires importantes durant les années 2000. Des contingents de personnes issues de ces différentes vagues de mobilisation ont joué un rôle central dans la préparation des actions collectives du 25 janvier 2011 qui, 18 jours plus tard, coûtèrent son poste à Hosni Moubarak après 30 ans de règne sans partage. Cela est d’autant plus vrai dans le cas de la ville d’Alexandrie qui a connu tout au long de l’année 2010 une activité politique remarquable, notamment autour de l’affaire « Khaled Saïd » . D’où sont venus ces activistes et comment ont-ils participé à ces événements ? Qui ont donc été les « initiateurs » du mouvement ? Alors qu’à la fin de l’année 2010, les experts comme les militant-e-s n’imaginent pas l’arrivée de cette crise politique, comment celle-ci est-elle advenue ? Pour répondre à cette question, et pour ne pas passer par une lecture globale et surplombante des phénomènes révolutionnaires, j’ai choisi de privilégier une autre interrogation : comment des Égyptien-ne-s (militant-e-s expérimenté-e-s et « profanes ») sont-ils/elles devenu-e-s des révolutionnaires ? En se focalisant sur le cas alexandrin, l’étude des trajectoires d’engagement dans le processus révolutionnaire permet de rendre compte, en creux, de la configuration singulière qui a vu naître la « révolution du 25 janvier 2011 ».
Status | Finished |
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Effective start/end date | 9/1/14 → 8/31/15 |
ASJC Scopus Subject Areas
- Sociology and Political Science